Historique
Un peu d’histoire
L’hypnose est née à la fin du XVIIIème siècle par Franz Anton Mesmer (docteur en médecine et en droit).
A cette époque comme d’autres médecins, un des traitements thérapeutique, le magnétisme minéral, était l’application d’aimants là où le patient souffrait. Ces aimants étaient sensés d’attirer et absorber le mal grâce au pouvoir du magnétisme. Il fit alors l’hypothèse que le pouvoir thérapeutique n’était pas du fait des aimants mais du médecin. Il appela ce processus le « magnétisme animal » qui plus tard fût appelé le « mesmérisme ». Pour expliquer ce processus, il fit appel à sa propre thèse de médecine où il postulait l’existence d’un fluide qui relié les gens les uns avec les autres, ainsi que pour les objets et les planètes. Considérant que la maladie générait une mauvaise propagation du fluide, c’est donc sur ces thèses qu’il définissait que c’est lors de l’application des aimants ou apposition des mains que le médecin donnait de son propre fluide permettant de réguler celui du patient.
A cette période, de nombreuses académies de magnétisme animal s’ouvrirent en France et en Europe. A la vue de la généralisation de cette pratique, commença alors à inquiéter l’académie royale de médecine car le simple fait d’avoir été magnétisé permettait de devenir magnétiseur. Ce qui permettait à un paysan de lui-même pratiquer. Faisant suite à une réclamation auprès du roi, deux commissions (une officielle et une occulte) furent crées pour vérifier la validité et l’intérêt de cette théorie. Alors que même Mesmer y avait participé, les études de cette époque ont alors démontré que le fluide n’existait pas ainsi le magnétisme n’avait donc pas lieu d’exister et fit cesser officiellement le magnétisme. Toutefois, cette commission conclue aussi que les effets thérapeutiques étaient réels et qu’ils étaient dus à l’imaginaire des patients par le principe de suggestions.
Et c’est à cette conclusion que l’on fait le rapprochement du magnétisme mesmérien et l’hypnose telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Le magnétisme ayant disparu, le marquis de Puysegur (Amand Marie Jacques de Chastenet de Puységur), disciple de Mesmer le fit réapparaitre sous la forme du somnambulisme. Ainsi, il définit dans ses mémoires que le pouvoir n’est pas du coté du médecin, c’est le patient qui se guéri lui-même.
Extrait de « Appel aux savans observateurs du dix-neuvième siècle de la décision portée par leurs prédécesseurs contre le magnétisme animal et fin du traitement du jeune Hébert » page 126 4° Qu’un des effets les plus ordinaires de cette force ou vertu, lorsqu’elle est dirigée sur un malade par un magnétiseur ayant l’intention charitable ou compatissante de le guérir ou de le soulager, est un état de sommeil somnambulique, dans lequel ce malade, à l’aide (probablement) d’un sens intérieur qui se développe alors en lui, peut connaître et juger sciemment de la nature de la maladie, et des moyens secondaires à employer pour la guérir ; |
Ainsi, en les mettant en état somnambulique (en état modifié de conscience), ils les questionnaient de telle sorte qu’ils répondent par eux-mêmes aux raisons de leur état et comment ils pouvaient se guérir. Faisant suite à leurs réponses, il leurs prescrivait leurs propres besoins de retour en état ordinaire de conscience. Le patient devenant alors son propre médecin.
Voir : Du magnétisme animal considéré dans ses rapports avec diverses branches de la physique générale – page 198 – Chapitre XVII : « De la clairvoyance des somnambules, et de la cause, en eux, de cette faculté ».
Nous voyons que ce sont Mesmer et Puysegur donnent les racines de l’hypnose d’aujourd’hui qui sont l’état modifié de conscience et la suggestion.
Ainsi, dans le cadre thérapeutique l’ « hypnotiseur » est là pour accompagner le patient.
Puis après avoir été épuré de tout ce qui était du domaine d’ésotérique, c’est au XVIIIème siècle que James Braid, chirurgien écossais, inventa le terme « Hypnose ».
Chronologie de l’hypnose
La science de l’Hypnotique existe depuis l’avènement des premières civilisations. A ces époques, elle était pratiquée par les érudits tels que les prêtres, les chamans, médecins, les druides, etc….. C’était déjà une science de la parole thérapeutique ou le » pouvoir de guérir avec les mots « . En Egypte (sous Ramsès II) puis dans le livre de la genèse, nous retrouvons des traces décrivant des séances d’hypnose.
C’est ainsi qu’en Grèce, Socrate se décrit comme » Accoucheur d’âme » en utilisant le terme » terpnos logos « .
Dans l’antiquité, l’hypnose était décrite avec les termes d' » états seconds » et de » souvenirs oubliés « .
– 1529 : C’est dans les travaux de Paracelse, médecins et alchimiste suisse que nous pouvons lire les termes de magnétisme animal ou de fluide naturel.
– 1766 : Le docteur, Franz Anton Mesmer, reprend les travaux de Paracelse.
– 1784 : Chastenet Louis Pierre, Marquis de Puysegur, disciple de Mesmer, découvre et met en évidence la transe somnambulique.
– 1813 : L’Abbé de Faria, moine portugais, donne à Paris un cours sur le sommeil lucide dans lequel il critique la théorie du fluide magnétique. Celui-ci aussi pose les premiers fondements de l’École de Nancy (aussi appelée École de la suggestion) .
– 1841 : James Braid, chirurgien écossais, utilise le terme « Hypnose ». Il remplace la théorie du magnétisme par la relation patient / thérapeute (monoïdéisme).
– 1843 : John Elliostson, professeur de Chirurgie et inventeur du stéthoscope, utilisa l’hypnose pour réaliser les anesthésies. Il publie plus de 200 comptes rendus dans une revue, The Zoist, consacrée exclusivement à ce sujet. Jusqu’à l’invention du chloroforme (utilisé en gynécologie àpartir de 1847), l' » anesthésie mesmérienne » était fréquemment pratiquée.
– 1891 : Le professeur Bernheim utilise le terme » Psychothérapie « . Ca méthode thérapeutique étant elle-même basée sur la suggestion hypnotique.
– 1885 : à l’âge de 29 ans, Sigmund Freud fait un stage à la Salpêtrière à Paris. C’est alors qu’il fût convaincu de la réalité du phénomène hypnotique. C’est à École de Nancy qu’il finira sa formation en Hypnose avec Bernheim. Pour les patientes hystériques, il mit au point la méthode « catharsis » » avec Joseph BREUER et publièrent en 1895 leurs résultats dans « Etudes sur l’hystérie ». Considérée trop autoritaire, il l’abandonnera en 1889 et pourtant il écrira en 1937 : « Il n’y a pas à ce jour de substitut à l’hypnose ».
– 1922 : Émile Coué de la Châtaigneraie est psychologue et pharmacien français à Nancy. Après avoir appris les bases de l’hypnose il publiera « la méthode Coué« .
– 1923 : le psychiatre américain Milton Hyland Erickson revoit entièrement les conceptions de l’Hypnose et de la Thérapie et fait la première Lévitation du Bras.
Cliquez sur les différentes zones du graphique pour obtenir plus d’informations (Wikipedia, PDF, MP3, …).
Quelques livres anciens sur l’Hypnose :
Crocq, Jean (fils, Dr). – Sur quelques phénomènes de l’hypnose, par M. le Dr Crocq fils
Rochas d’Aiglun, Albert de (1837-1914). – Les états profonds de l’hypnose (5e édition) / Albert de Rochas
Rochas d’Aiglun, Albert de (1837-1914). – Les états superficiels de l’hypnose
Essai sur l’état mental des hysthériques, 1890
Jean Filiatre – L’enseignement facile et rapide de L’Hypnotisme par l’Image – Tous les procédés pratiques des Magnétiseurs et Hypnotiseurs anciens et modernes du monde entier
Le Magnetisme Animal par Alfred BINET et Ch. FÉRÉ – PARIS – 1890